Ta gueule avec ton éducation bienveillante !

Ducharme, Riou, Filliozat ont le vent en poupe. Ils vendent des bouquins à la pelle aux chers parents en quête de solution miracle pour vivre en harmonie avec leur progéniture… et moi la première. Démunie devant le terrible two de ma tête brune puis le fucking four, j’ai tout avalé, essayé d’appliquer au mieux et…  devant l’échec j’étais persuadée que nous n’étions pas normaux, lui, moi ou les deux.

Parce que moi vois-tu apparemment,  je fais de l’éducation malveillante, mes enfants je leur veux du mal, je les punis, les gronde et quitte à risquer la prison je vais avouer avoir mis quelques fessées ! Et en plus je maltraite mon bébé… il m’arrive de le laisser chouiner la nuit !

Non mais oh ! On est où ? C’est le concours de la meilleure maman du monde et toi tu serais l’inspectrice en chef ? Bah non ! Non on n’est pas dans un concours, non tu n’as pas le droit de juger de la façon dont j’élève mes enfants, non je ne t’ai pas demandé de conseils. Alors ta gueule ! Voilà c’est dit.

Je me mets assez la pression toute seule comme une grande tu sais. Je leur veux du bien à mes bambins, qu’ils soient heureux et tout et tout. Mais parfois je trouve ça dur, parfois je crie devant une provocation, parfois je pleure aussi. Et tu sais quoi ? J’en ai le droit, je ne suis pas un robot empathique dénoué de sentiments propres. Et pire, la colère, MA colère je trouve qu’elle a le droit de s’exprimer aussi. Alors oui quand je me fais dépasser par celle-ci je ne suis pas fière (lire l’article j’ai merdé) mais cela ne fait pas de moi un monstre.

Parce que en fait… je m’énerve là mais c’est super la parentalité bienveillante, c’est hyper… bienveillant envers les enfants justement mais pour les parents normaux (comprendre ceux qui font attention aux besoins de leurs enfants mais aussi qu’ils respectent les règles de vie en société) bah la communication choisie par les gourous et leurs disciples est très violente et moralisatrice. Quand ils parlent on a l’impression que si le gamin a refusé de manger ses haricots bios c’est parce que tu as merdé quelque part. Bien sûr le discours n’est pas aussi frontal mais en étant plus insidieux il est aussi plus manipulateur et destructeur.

A quand justement des bouquins qui te dise comme ma super amie – psychologue clinicienne en pédiatrie excusez du peu : tout est normal ! ? Il faudrait se poser la question aussi : si tous les parents rencontrent les mêmes difficultés, n’est-ce parce que le cycle de développement d’un enfant est ponctué de frustrations et d’affirmations ? Ne faut-il pas accepter le fait qu’il n’y a pas de recette miracle ? Juste accepter, accompagner au mieux ? Et surtout être relax avec soit même. Fermons les bouquins, soyons attentifs à nos enfants et discutons entre parents ! Tout à coup tout est normal et tout va bien !

Aller peace and love les zamis ! Et sans rancune 🙂

 

21 réflexions sur “Ta gueule avec ton éducation bienveillante !

  1. Merci pour cet article, il décrit exactement mes réflexions du moment. Avec tout ce que je lis, j’ai l’impression d’être une mauvaise mère parce que je leurs mets des limites et que je ne suis pas d’accord de me faire maltraiter par eux et de subir. Je me mets aussi en colère, je cris, je menace, je négocie, parfois je cède aussi parce que je suis tellement fatiguée….
    En bref, le crois qu’on est juste normal et c’est vrai que ça nous ferait du bien qu’on nous le dise, plutôt que de nous culpabiliser
    MERCI pour ces mots

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    1. Merci à toi ! Le discours culpabilisant ça va bien. Et je suis sûre que ce sont les pères et les mères qui sont vraiment soucieux du bien être de leurs enfants qui se retrouvent à tout lire et à douter. Ceux qui sont sûrs d’eux dans un sens ou dans l’autre ne se remettront jamais en question, et je suis convaincue que la réponse est dans la voie du milieu 😉

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  2. Oh comme je te comprends! J’ai toujours réussi à prendre tous ces conseils avec détachement pour ma part – je n’aime pas trop les livres sur l’éducation, quels qu’ils soient, pour moi ça doit rester surtout une affaire de bon sens, quelque chose d’un peu inné. On fera forcément des erreurs, c’est comme ça, mais tant qu’on aime nos enfants et qu’on essaie de faire au mieux, on fait ce qu’il faut. Je suis évidemment bien d’accord avec l’idée de fond de ces théories « bienveillantes » ou encore « positives » (tout le monde l’est, nous voulons tous accompagner nos enfants positivement dans un éveil et un développement serein). Mais déjà elles m’énervent car ça sous entend que le reste n’est pas bienveillant, et puis parce que ça s’impose comme une « solution unique et miracle » qu’elles ne sont pas. Alors on te dira à titre individuel que ce n’est pas l’objectif, et je le comprends bien ; mais vus en masse, tous ces livres, articles etc dégagent quand même cette impression de fond qui finit par être vraiment culpabilisante pour qui crie ou punit son enfant, alors que c’est parfois nécessaire, utile et impossible à éviter. Et c’est une belle leçon pour nos enfants de leur montrer qu’on a nous même des limites et qu’on est pas toujours parfait.

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    1. Bah voilà, tu as parfaitement complété mon propos. Bien sûr il y a des choses bonnes à prendre mais l’effet de masse et les dérives de certains créent une atmosphère malsaine et culpabilisante. Quand on est droit dans ses baskets ça nous glisse dessus mais en période difficile ou de fragilité on peut hyper mal le vivre. J’aime ton emploi du mot « détachement » c’est la clé de tout en fait mais perso je n’en ai pas toujours été capable mais maintenant que ça va mieux j’avais envie d’un petit coup de gueule.

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  3. Il m’est arrivé d’être dans un état de raz-le bol. Puis je me suis dit, après réflexion, que le souci est ailleurs en fait.
    Je partage donc mon point de vue:
    Je pense que le souci est plutôt dans le perfectionnisme que la société « vend » (surtout) aux femmes.
    Qu’il y ait des bouquins de parentalité « bienveillante/positive, etc… » -(ou d’autre chose au final, ça marche pour le culte du corps, la cuisine, la tenue de la maison, la carrière, la réussite de la vie sociale), c’est une chose, mais si on les lit en subissant inconsciemment cette pression sociale du perfectionnisme, alors ça devient quelque chose de négatif, quelque soit le sujet au fond (parentalité ou autre chose). Moi aussi j’ai lu plein de « guides » de parentalité « bienveillante » (et d’autres sujets, notamment pour la carrière, etc..). Ma conclusion est plus nuancée: le souci c’est l’état d’esprit avec lequel on le lit. il faut les lire en se disant que ca donne des pistes et qu’on est en chemin vers « une évolution/pour faire mieux », mais qu’en aucun cas il n’est exigé de nous d’être des modèles de perfection! Je dis ça car moi j’ai ressenti à un moment cette pression que je me suis mise toute seule, et j’ai fait un petit burn-out maternel comme on dit. Ben ca m’a fait relativiser. Je ne m’impose plus d’être parfaite: un parent parfait, c’est en plus angoissant pour l’entourage et les enfants…et puis personne n’est parfait, et heureusement! En revanche je suis vraiment contente d’avoir lu des pistes de réflexion dans ce genre de livre qui m’aident à trouver MES solutions: ces livres, à mon sens, c’est une INSPIRATION et SURTOUT PAS une recette 😉 Si on le prend comme une suite de recettes, on fini en indigestion 😉 Pour pouvoir être « bienveillant » (j’aime pas trop ce terme mais j’a

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    1. suite de mon comm 😉
      …mais j’en ai pas d’autres) avec les autres, il faut d’abord l’être avec soi-même. c’est indispensable. Si on est trop stressé/fatigué/etc… c’est trop difficile de rester compréhensif avec nos proches, surtout avec les enfants. Si on le peux , il est essentiel de savoir s’accorder du temps pour se ressourcer 🙂

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      1. oulala il nous faudrait un bon siège et un bon cocktail pour discuter de tout ça 🙂 Je partage à 200% ton constat, c’est sûr qu’on a vite fait de s’approprier cette recherche de perfection, d’être exigeant avec soi-même, trop, au point d’être très mal ou d’arriver au burn out. Mais c’est justement parce que le détachement (cf commentaire de Picou) nécessaire pour picorer les conseils sans s’en faire une charge demande une force ou du moins un état mental solide. Et que la masse de messages culpabilisants et le ton de certains (qui écrivent ne pas allaiter est un crime contre l’enfant, que laisser pleurer un enfant est de la maltraitance, que de ne pas arrêter une crise le plus vite possible par tous les moyens créé du stress qui détruit le cerveau !!!) peuvent être très néfastes. Il faut en effet être bien soi-même et s’appliquer les mêmes recettes de bienveillance.

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  4. Je suis consultante en parentalité dite « positive » ou « bienveillante » et effectivement, je trouve que l’on oublie trop souvent le parent. Pas tant dans les livres à mon sens, mais souvent dans les blogs, articles ou parfois, on joue juste à « je suis meilleur parent que toi ». C’est dommage. Et très culpabilisant.

    On oublie « juste » de dire que quand le parent n’est pas reposé-biendanssesbaskets bah c’est plus dur. Que de toute façons c’est dur parce qu’il n’a pas été élevé « comme ça ».
    Que ce n’est pas magique, même si ça aide beaucoup, beaucoup dans le quotidien!

    Et oui effectivement (et pour le coup Filliozat est dans cette veine, tout comme Deroo, Montessori ou d’autres) : un enfant passe par des stades, et c’est le fait de les connaitre qui va permettre au parent d’être plus zen avec ses enfants… et donc bienveillant 🙂 Tout n’est pas à jeter 🙂

    Je pense sincèrement que ce n’est pas tant les livres, auteurs en tout genres (surtout les bons) qui sont à remettre au placard, mais plutôt la perfection avec laquelle notre société nous demande(rait?) de les appliquer.

    Parce que toutes les connaissances sur le cerveau de l’enfant qui nous aident à mieux le comprendre, les études sur le stress des nouveaux-nés, les astuces des uns et des autres pour qu’il y ait moins de cris à la maison, plus de joie, c’est pas mal quand-même 🙂

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    1. Non bien sûr tout n’est pas à jeter loin de là ! D’ailleurs vous avez totalement raison, finalement les livres et leurs auteurs sont plutôt dans l’empathie avec le parent, le conseil etc. C’est bien les dérives notamment sur les blogs et réseaux sociaux qui sont plus extrêmes, plus critiques et plus culpabilisantes pour qui traverse une phase de doute. Tout ce savoir sur le développement cognitif, les avancées en neurosciences etc c’est fascinant mais leur communication au grand public est un exercice difficile et les raccourcis vont bon train… et les burn outs sont légions. Je vais militer pour des études sur les modifications du cerveau engendré lors de la parentalité tient et de là on pourra donner des conseils qui seront bons pour les enfants et les parents 😉

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      1. Voilà 🙂 et là où je vous rejoins vraiment totalement sur votre post, c’est que certains parents (et j’en fait partie!) ont envie de TELLEMENT bien faire pour leurs enfants qu’ils ont tendance à s’oublier. Parce que c’est leur manière « innée » de faire, mais encore et surtout parce que je trouve qu’on accompagne peu le parent. Cet individu fatigué, qui essaie de bien faire, qui focalise sur ses échecs … Je sais que dans ma prise en charge, c’est un point sur lequel je porte beaucoup d’attention, mais que nous sommes assez peu à le faire… Bonne continuation dans la bienveillance 🙂

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  5. K éducation bienveillante n’ est pas une solution miracle et oui, on s enerve aussi et on dérape, on ne cherche pas la perfection. C est un moyen d avoir une meilleure relation à nos enfants, un rapport sans relation dominant/dominé. Vous avez.le droit de ne pas y adhérer, mais pourquoi cette violence, pourquoi cette insulté en accroche de titre ? Qu est ce que cela réveille en vous ? 😉

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    1. Oh c’est un vilain mot pas une insulte 😉 C’est une accroche justement 😉 En lisant mes réponses précédentes vous comprendrez que mon petit coup de gueule s’adresse aux dérives de tout cela, au climat culpabilisant qui en découle.

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  6. Mais… l’éducation bienveillante c’est justement considérer les comportements des enfants comme normaux et les accompagner pour que petits a petits ils s adoucissent au lieu de les considérer comme inadmissibles et sévir pour les stopper par la crainte.. on a la chance d’avoir des informations qu’on n avait pas avant, je continuerai donc à en profiter. Et dommage pour le ton si agressif 😔

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    1. Bien sûr les avancées de nos connaissances sont un atout pour le bonheur de nos enfants. Le coup de gueule est le résultat de la lecture d’une mauvaise série d’articles sur le sujet et d’un trop plein ! Et je trouve que parfois le parent est oublié, décrié, stressé, culpabilisé par les propos – rien que le nom – et qu’il faudrait ajouter de la tolérance envers lui aussi.

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      1. Je comprends mais ce n’est pas ce qui ressort de l’article :-/
        Concernant le parent, il faut penser au contexte. On est dans une société patriarcale et adultiste et le temps que celle ci soit plus égalitaire, il n’est pas étonnant de défendre les « faibles » (femmes et enfants) de manière plus virulente pour contrer des milliers d’années de dictature autoritariste 😅 la femme est sous les ordres du mâle, l’enfant au garde à vous devant ses parents. J’exagère bien évidement et beaucoup de gens s’éloignent de plus en plus de cela, mais cela reste normal dans les esprits. Il est enfin interdit de taper une femme, vivement qu’on interdise de taper un enfant.. donc si le parent est un peu oublié dans ces articles, combien de fois l’enfant a-t-il été oublié avant ? 🙂

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  7. Je te suis sur instagram, et je n’avais jamais pris le temps de lire ton blog, j’y pensais puis j’oubliais… Puis je dois dire que je ne lisais plus aucun blog non plus. Plus le temps, ni même l’envie…

    Mais franchement je regrette de ne pas avoir cliqué sur ton lien plus tôt, mais comme on dit vaut mieux tard que jamais ! Quelle claque j’ai eu lisant tes articles, j’adore ta façon d’écrire et de penser ^^ Pourtant de base je n’aime pas les blogs qui parlent en « tu » mais toi, j’adore, ça passe nickel !

    Et concernant cet article, tu m’as fait réaliser que les bouquins sont utiles, utiles pour nous dire que nos enfants sont normaux, mais surtout comme tu dis, il n’y a pas de recettes miracle sinon il n’y aurait pas autant de livres aussi différents sur le même sujet !

    Et je finirai par te dire merci. Merci de dire tout haut ce qu’on fait tous tout bas. Merci de faire déculpabiliser. Merci d’avoir écrit cet article.

    Bisous 😗

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    1. Hello ! Et là c’est moi qui prend une claque en lisant ton commentaire. Je suis hyper touchée, émue même. Merci pour ces gentils mots. C’est exactement ce que j’essaie de faire, d’écrire sans prise de tête et sans filtre pour partager les joies et questionnement de la parentalité. J’ai lu l’histoire de ta puce je vous souhaite plein de courage, j’espère que ça va aller. Bisous bisous

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  8. bonjour
    je me présente , Franck , je suis formateur en Discipline Positive et auteur du blog http://www.lebonheurenfamille.fr/ (tu effaceras l’adresse du blog si ça te dérange) mais c’était pour remettre dans le contexte
    j’utilise la parentalité bienveillante avec mes deux enfants
    c’est peut être la spécificité de ma discipline mais on y apprend le fait d’accorder le droit à l’erreur aux enfants, et bien sur aux parents.
    il n’y a pas d’enfants parfaits , ni de parents parfaits
    il y a du avoir une confusion car je lis régulièrement des propos comme le tien. Et je comprends très bien que si on vous a dit qu’il fallait être parfait , ne jamais crier, tout bien faire, et que du coup les enfants seraient parfaits, travailleraient bien à l’école etc…quelle pression face à la réalité :
    je suis super heureux d’être dans la bienveillance mais je cries encore, mes enfants ont leur moment de crises aussi (surtout quand ils sont fatigués …:) )
    mais je trouve que c est beaucoup moins souvent qu’avant pour eux et pour moi.
    du coup , ça va mieux à la maison
    il ne faut pas se mettre de pression dans la parentalité (mais dans la vie en général aussi, ça génére stress et inefficacité , en tout cas sur moi)

    et se dire que rien n’est parfait dans ce bas monde

    j’espère avoir contribuer au débat 🙂

    bonne journée

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